Le droit de l’oubli
Comme j'dis toujours aux gens, moins t'en sais et mieux ça vaut.
Beaucoup de choses se disent sur Internet. Nombreux sont les gens qui le savent. Pourtant, il semblerait que peu s'imaginent être lus. Sinon, pourquoi se plaindre ? Et, surtout, de quoi ? Depuis 2 ou 3 jours, je lis que la Commission Européenne compte se pencher sur une vieille loi de 1995 concernant le droit à l'oubli sur Internet. Il s'agirait-là, donc, de « protéger » davantage les internautes européens des données les concernant disponibles sur Internet. Ils auraient ainsi des facilités à supprimer leurs traces sur le réseau.
Premièrement, je ne peux m'empêcher de me dire que plutôt que de se plaindre que des données publiées volontairement* soient disponibles du monde entier et vouloir les effacer, l'Internaute moyen devrait d'abord comprendre la puissance du Réseau et, surtout, ses dangers. Je constate simplement qu'à part quelques campagnes publicitaires au mieux maladroites, l'Europe n'organise rien pour informer ses internautes (qui n'est pas constituée que de mineurs cibles de pédophiles) des réels conséquences que peuvent avoir ce qui se dit et/ou fait sur le net. Or, plutôt que de vouloir supprimer ses bêtises, n'est-il pas plus intelligent d'essayer d'abord de ne pas en faire du tout ? Et si, au lieu de s'étonner de voir que le monde entier connaît votre numéro de téléphone, vous ne vous intérrogeriez pas sur la manière dont il a été trouvé ?
Le droit à l'oubli sur Internet passe d'abord par le devoir d'apprendre à s'en servir correctement. On n'a plus à supprimer des infos gênantes si elles n'existent pas.
Deuxièmement, c'est le caractère Européen de la chose qui m'amuse. Beaucoup de pays essayent de réguler Internet à leur guise. Pensons forcément à la Chine. Les plus malins d'entre vous penseront aussi à l'Australie, qui ne rigolent pas énormément de l'Internet non plus tandis que les plus cyniques n'hésiteront pas à pointer la France du doigt. Mais rappelons une chose : Internet est un réseau mondial.
C'est ni plus ni moins pour cette raison qu'aucune régulation Européenne (ou peu importe, tant qu'elle est autre que mondiale) ne pourra avoir de réel effet. Internet est un réseau qui n'a que des limites physiques : capacité de stockage et la possibilité d'y accéder. Une fois ces problèmes écartés, c'est ni plus ni moins l'anarchie. Au passage, c'est d'ailleurs-là sa force, même si ce n'est pas la question. Pour réellement vouloir y imposer des limites et offrir des droits aux utilisateurs, il faudrait modifier les propriétés même du réseau. L'Europe ne peut rien faire seule.
Je pense qu'il est trop tard pour changer Internet. Du moins, aucune entité existante actuellement ne peut le faire. Internet est devenu le réseau qu'en ont fait ses utilisateurs : un gros n'importe quoi, sans limite, mal géré, qui n'est régit par à peu près aucune loi (si ce n'est physique). Ce qu'on peut faire, en revanche, c'est nous éduquer. Apprenons à tous les utilisateurs à se servir d'Internet. Et pas seulement de Google, Wikipedia et Facebook. Internet, c'est cette tondeuse électrique branchée : si on ne fait pas attention à ce qu'on en fait, ça pourrait faire des dégâts.
Cela dit, j'espère que personne ne se coupera de doigt en lisant mon blog (ou une oreille en écoutant de la Musique).
Et d'ici-là, portez vous bien,
aimak.
* Éliminons d'emblée les cas où, comme sur Facebook, des non-inscrits peuvent se retrouver fichés sans leur consentement. C'est un autre débat.
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